Marquée dès l’origine par l’oeuvre de Mondrian et de Malévitch, Jésus-Rafaël Soto s’installe à Paris en 1950 et réagit contre une peinture qu’il trouve trop statique. Ses premières compositions "all over" dans lesquelles le même motif est uniformément répété le conduise bientôt à l’étude des vibrations optiques, premier pas vers le Cinétisme. Il utilise alors du plexiglas pour superposer des plans et créer une profondeur réelle. Ces oeuvres se caractérisent souvent par le refus de toute composition, leur absence de facture et les éléments formels neutres qui les constituent : damier régulier de carrés, alternance de lignes ou de bandes noires et banches. En raison de leur superposition dans l’espace, ces formes paraissent bouger quand le spectateur qui les regarde se déplace.
En 1995, Soto participe à l’exposition "Le Mouvement" à la galerie Denis René à Paris qui présente alors la naissance de l’art cinétique. Il retrouve des artistes de sa génération Agam, Pol Bury et Jean Tinguely qui poursuivent le même but : introduire le mouvement dans l’art. Dès 1957, Soto utilise des tiges de métal suspendues à des fils de nylon et disposées devant un support finement strié de lignes noires et blanches. Le déplacement du spectateur et l’instabilité de la construction créent des vibrations optiques qui entraînent une dématérialisation des formes.
A partir de 1967, de plus en plus préoccupé par les problèmes d’espace, Soto passe du tableau avec des éléments en relief à des installations de tiges placées le long des murs de haut en bas de façon à supprimer les angles. De là, il parvient à l’occupation de l’espace entier avec ce qu’il nomme "pénétrable" dont les premières présentations seront faites en 1969 à Amsterdam et à Paris et dans lequel le spectateur, lorsqu’il le parcourt, perd tout repère visuel.
Dans les années 70, Soto a réalisé de nombreuses oeuvres intégrées à l’architecture dont les plus réussies se trouvent au siège des usines Renault à Boulogne- Billancourt, au Centre de Bonaven à Caracas et au Centre Georges Pompidou à Paris.
L’exposition conçue comme une mise en perspective de l’oeuvre de Jesus-Rafaël Soto, comportera environ 80 oeuvres des années 50 à nos jours. Un pénétrable sera réalisé spécialement pour cette manifestation.
Reprise par le Musée Bonnat à Bayonne, la Fondation Serralves à Porto et par le Musée des Beaux-Arts de Pau
Parution d’un catalogue